Comment Rahel Gebremariam, étudiante diplômée contribuent à des questions complexes de notre société tel que maintenir la paix dans le monde

Publié le mardi 5 septembre 2017

globe mettant en valeur Saudi Arabia

Chaque année, plusieurs étudiantes et étudiants entament ou continuent leurs études aux cycles supérieurs. Leurs recherches touchent des questions complexes de notre société et sont au cœur de notre faculté.

Nous vous invitons à découvrir chaque mois nos étudiantes et étudiants, et leurs recherches, en relation aux journées thématiques des Nations-Unies. Ce mois-ci, nous sommes fières de vous présenter Rahel Gebremariam candidate à la maîtrise à l’école supérieure d’affaires publiques et internationales et sa recherche sur le maintien de la paix.

Parlez-moi de votre parcours?

Mon parcours a débuté dans un cours de questions mondiales de 12e année. Avant de commencer le sujet, je connaissais très peu les affaires mondiales, les difficultés des réfugiés, ou la fréquence, la gravité et la complexité des conflits internes. Ce cours marque un moment crucial dans ma vie où j’ai finalement commencé à apprendre et m’intéresser aux problèmes qui se déroulent à l’extérieur du Canada. Avant d’entreprendre ce cours, j’étais certaine que j’allais devenir une avocate criminelle et, lorsque je l’ai complété, j’avais déjà déposé ma demande d’admission et avais été accepté dans le programme d’étude des conflits et des droits de l’homme à l’uOttawa. À l’époque, j’estimais que je pourrais explorer les « problèmes mondiaux » plus en profondeur, tout en poursuivant des études dans un domaine lié à la loi, en suivant des cours de criminologie chaque fois que je pouvais les intégrer à mon programme.  Je n'avais pas réalisé, durant ma première année, mais la loi n’était plus mon aspiration. Lorsque j’ai atteint ma dernière année, j’étais en conflit avec cet intérêt qui m’avait motivé tout au long de mon premier cycle, et j’ai donc pris une année de sabbatique après avoir terminé mes études pour réfléchir sur ce que je voulais faire. En septembre 2016 (l’année dernière), j’ai commencé mes études à la maîtrise en affaires publiques et internationales à l’Université d’Ottawa, la décision a été facile.

Qu’est-ce qui vous a motivé ou inspiré à poursuivre votre recherche?

Les conflits sont vu tout le temps; dans les médias, dans la politique, dans les interactions sociales — les gens luttent, argumentent, vont à la guerre, tous en quête de ce qu’ils croient être juste.

Le printemps arabe a apporté le contexte à mes études de manière frappante et informative. Je connaissais l’histoire relative au Moyen-Orient, les conflits régionaux en cours depuis l’époque de l’Empire ottoman, la création de l’État d’Israël, puis la guerre entre l’Égypte et Israël (pour n’en nommer que quelques-uns). Ces conflits précédents concernaient tous des agresseurs extérieurs (État contre État), mais le soulèvement arabe évoquait une image beaucoup plus sombre, où — l’État était en conflit contre son peuple, et le peuple luttait contre leur État. Ils se battaient pour leur droit de vivre librement; pour leurs droits de l’homme fondamentaux. Malgré le fait que j’avais un contexte, je savais que je ne pourrais jamais vraiment comprendre leur situation. Même en tant qu’enfant de réfugiés, entendre les histoires n’est en aucun cas comparable à vivre les horreurs.

En sachant tout cela, je voulais poursuivre des recherches sur un sujet qui pourrait contribuer à une nouvelle stratégie internationale de consolidation de la paix.

Pourquoi votre recherche est importante dans la société d’aujourd’hui?

Mes recherches sont importantes aujourd’hui en raison des plus de 65 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison de la fragilité de leurs États, des 22 millions de réfugiés qui ne peuvent pas rentrer chez eux et des 10 millions d’apatrides qui luttent actuellement pour survivre

L’importance qu’elle revêt ne cessera jusqu’à ce que toutes les personnes déplacées à l’intérieur du pays, réfugiés et apatrides puissent vivre dans un environnement paisible et stable de leur choix.

Le domaine du maintien de la paix est confronté à une énigme où la responsabilité de protéger est, dans certains cas, entravée contre le droit inhérent à la souveraineté d’un État. La nature délicate d’une telle question complexe rend difficile pour les Casques bleus de s’acquitter de leurs mandats.

Je crois que la doctrine de la responsabilité de protéger a le potentiel d’assurer la paix, mais seulement si ses principes sont acceptés par la communauté internationale. Bien que les méthodes et les objectifs du maintien de la paix aient évolué, les principes traditionnels du maintien de la paix restent : le consentement, l’impartialité et l’utilisation minimale de la force. Pour que la doctrine de la responsabilité de protéger s’épanouisse, il y a une faille idéologique qui doit être comblée dans la discipline du maintien de la paix.

Qu’aimerez-vous voir ou accomplir dans le futur à ce sujet?

J’aimerais que la doctrine de la responsabilité de protéger soit acceptée au niveau international et qu’elle remplisse son but. J’ai récemment terminé un cours sur les opérations de paix et la reconstruction après les conflits où nous avons discuté et analysé sa première application officielle en Libye, comme indiqué dans la Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies (res.1973). Compte tenu de la nature de plus en plus complexe des conflits internes et du risque d’infraction à la souveraineté, les opérations de maintien de la paix sont souvent confrontées à des circonstances également compliquées où les Casques bleus impliqués doivent essayer de garantir que les principes du maintien de la paix ne sont pas violés tout en assurant la protection des civils et la sécurité de leurs mandats.

C’est mon objectif de contribuer au discours sur les efforts internationaux de maintien de la paix de manière significative qui préconise les principes progressifs du maintien de la paix.

À l’avenir, j’aimerais que la communauté internationale engage de manière proactive les acteurs locaux et les inclue dans les efforts de consolidation de la paix, mais plus encore, suive leur direction et leur fournisse le soutien nécessaire pour parvenir à des résolutions pacifiques. Là où la souveraineté s’inscrit dans tout cela n’est pas clair, mais il est possible qu’à mesure que le monde continue d’évoluer, que la notion de souveraineté soit nécessaire.

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