

Dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés, Jean-Michel Genest, étudiant à la maîtrise en affaires publiques et internationales à la Faculté des sciences sociales, examine la réponse gouvernementale canadienne aux demandeurs d’asile arrivés par bateaux au pays depuis 1986. Sous la supervision de la professeure Patti Lenard, il observe plus particulièrement les politiques élaborées suite aux premières arrivées et leur escalade lors d’arrivées subséquentes.
Le contexte
En 1986, 155 demandeurs d’asile venus du Sri-Lanka débarquent à Terre-Neuve-et-Labrador. L’année suivante, ce sont 173 Sikhs indiens qui arrivent en Nouvelle-Écosse. Suite à ces arrivées, le gouvernement de Brian Mulroney élabore une loi qui prescrit la détention provisoire d’individus sans papier afin de les identifier. À l’été 1999, un grand nombre de demandeurs d’asile Chinois arrivent en Colombie-Britannique à bord de quatre bateaux. En 2009 et en 2010, la province est à nouveau le théâtre de deux arrivées. Au fil du temps, le gouvernement fédéral a réagi en mettant en place de nouvelles mesures, allant jusqu’à permettre la détention provisoire de tous les demandeurs d’asile adultes arrivant par bateau. « Parce que 20 ans plus tôt, on avait mis en place un système dans lequel il était concevable de détenir certains demandeurs, il est par la suite devenu plus acceptable d’étendre les dispositions en place. Chaque changement que l’on apporte à nos politiques a un effet boule de neige sur la manière dont le pays accueille les nouveaux arrivants », explique Jean-Michel.
Deux poids et deux mesures
Souvent, la perception du gouvernement canadien et du grand public semble être que l’accueil de demandeurs d’asile arrivés par avion répond à nos obligations humanitaires d’aider les humains vivant dans des situations critiques. À l’opposé, les demandeurs d’asile qui arrivent par bateau semblent demeurer des « aliens illégaux » desquels nous devrions nous méfier. À travers ses recherches, Jean-Michel démontre qu’il existe un écart important entre la façon dont on traite les deux groupes.
Sa motivation
Avant son passage à la maîtrise, Jean-Michel a complété un baccalauréat en science politique et un certificat en langue et culture arabe. Son parcours académique l’a également amené à effectuer des sauts en travail social et à poursuivre des études militaires et stratégiques au Collège militaire royal du Canada. Entre ses études de premier et de deuxième cycle, Jean-Michel occupe pour un temps un poste étudiant au ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, à Montréal. Dans le cadre de ses tâches, il a alors l’opportunité de constater les enjeux liés à l’intégration des nouveaux arrivants au Canada. C’est dans cette optique que s’inscrit son mémoire en affaires publiques et internationales : « J’espère que ma recherche contribuera à aider la société canadienne à se regarder dans le miroir pour se poser les bonnes questions, à savoir si l’on est juste et équitable au sein du système législatif et réglementaire que nous avons mis en place, ainsi que dans notre manière de le mettre en œuvre, explique-t’il. L’oppression que fuit un réfugié est toujours la même, peu importe le moyen de transport utilisé. Ce sont les ressources dont dispose ce réfugié qui diffèrent, et cela ne devrait pas influer sur la décision rendue par le Canada. »
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