
Le sujet de thèse de Nevena Aksin se concentre sur l’utilisation de caméras corporelles, tout particulièrement sur les perceptions que les policiers peuvent avoir sur l’utilisation de celles-ci au sein du service de police de Toronto. En s’appuyant sur les premiers stades de sa recherche à partir d’entretiens avec des policiers de Toronto, elle distingue deux tendances émergentes particulièrement intéressantes et qui se distinguent de la littérature :
- Les policiers se demandent si les caméras corporelles valent vraiment la peine et remettent en question leur nécessité, tout autant que leur valeur.
- Les policiers semblent assimiler l’œil inquisiteur de la surveillance à venir.
Les caméras corporelles ont d’abord suscité son intérêt lorsqu’elle a eu vent d’un projet pilote au sein du Service de police de Toronto. Sa réaction initiale était : « Vraiment, plus de caméras? », malgré sa réaction, elle note que ce n’était certainement pas un choc. Pour plusieurs, les caméras corporelles sont la prochaine progression naturelle dans la technologie moderne de la police
Selon Nevena, les caméras corporelles sont fascinantes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a cette notion qu’il s’agit d’une tactique pour contre une période teintée d’un grand mécontentement social, causé en partie par la brutalité policière envers de jeunes hommes noirs non armés. Le besoin d’une plus grande transparence et responsabilisation de la part des formes policières s’est fait ressentir. Deuxièmement, les caméras corporelles semblent bien s’aligner avec le mouvement de modernisation des forces policières, où l’utilisation de la technologie vise à améliorer les relations entre le corps policier et la communauté. Enfin, les caméras corporelles ont rapidement été adoptées en Amérique du Nord, mais peu de preuves existent pour justifier leur nécessité et utilisation.
Bien que de nombreux rapports aient souligné le succès des caméras corporelles, Nevena précise que nous devons rester sceptiques, car ces caméras ne sont pas ce qu’elles semblent être. Dans sa quête pour en savoir plus, elle a entrepris d’explorer la façon dont les policiers pensent et se sentent à propos des caméras corporelles et la façon dont cela concerne leur utilisation des caméras corporelles. Au-delà des questions de base (Quel sera le coût? Est-ce que cela réduira les plaintes des citoyens? Est-ce que cela contribuera à réduire le recours à la force physique par les policiers?), Nevena note qu’il est important d’approfondir la perception et le raisonnement de la part des membres du corps policier. Sa recherche a permis aux policiers de réfléchir à la signification sociale des caméras corporelles et l’impact que cela peut avoir sur leur vie, dans un monde où rien n’échappe au regard vigilant des caméras. « Dans la compréhension de leurs perceptions, nous pouvons commencer à comprendre comment cela affectera leur utilisation des caméras corporelles et comment cela aura une incidence sur le public et le Service de police de Toronto. »
Pourquoi les études supérieures?
« La particularité des études supérieures est de pouvoir explorer un sujet spécifique qui vous passionne pendant deux ans. Préparez-vous à l’explorer en entier, comme jamais vous ne l’auriez imaginé! »
Cours de criminologie publique
Le cours de criminologie publique, tel qu’enseigné par le professeur Michael Kempa, est non seulement fascinant, mais aussi extrêmement utile. « Dans le milieu universitaire, nous utilisons souvent trop de jargon pour parler de nos recherches; c’est loin d’être le moyen le plus efficace de communiquer nos résultats. Dans le cadre de ce cours, le professeur Kempa nous démontre comment rendre nos messages plus clairs et nous aide à mieux organiser nos idées de manière concise et intéressante. »
« Grâce à ce cours, nous avons été mis en contact avec des chefs de file dans le domaine des médias, ils sont venus nous rencontrer et nous ont partagés leurs conseils sur la façon de rédiger des textes ou des chroniques, voir comment écrire des scripts vidéo. Nous avons eu la chance de partager nos idées avec des éditeurs et des journalistes et bien que cela fût extrêmement intimidant au début, ils nous ont appris à mieux communiquer. C’était une expérience réellement formidable! »
Professeur préféré et pourquoi
Ce qu’elle apprécie le plus à l’égard du professeur Michael Kempa c’est qu’il est extrêmement intelligent, mais il arrive toujours à rendre les sujets abordés en classe passionnante et pertinents. Elle le trouve phénoménal — « C’est un excellent professeur, superviseur et éditeur, il a plusieurs cordes à son arc! »
Le travail de recherche des étudiants aux cycles supérieurs
« Étudier aux cycles supérieurs est avant tout un privilège, qui ouvre une myriade d’opportunités, étant exposé à tant de connaissances et d’expériences uniques. Poursuivre ma maîtrise m’a permis d’explorer des domaines que je ne pensais pas possible et ma passion n’a faits qu’augmenté ensuite. »
L’avenir après les études
« Après l’obtention de mon diplôme de maîtrise, je prévois travailler pendant un an, préférablement dans le domaine de la recherche. Ensuite, j’aimerais amorcer mon doctorat, en me concentrant soit sur la militarisation de la police ou la monopolisation de la technologie des services de police. »