Communiqué aux étudiant.e.s | Mouvement BLM

Publié le vendredi 5 juin 2020

Cher.e.s étudiant.e.s,

En ces temps difficiles, nous vous écrivons en tant qu’École pour exprimer notre indignation collective face au meurtre troublant de George Floyd dans la ville de Minneapolis, ainsi que souligner notre soutien aux protestations menées par le mouvement Black Lives Matter contre la violence policière et le racisme anti-noir aux États-Unis et au Canada. Aussi, nous voulons rappeler et condamner les meurtres de personnes noir.e.s au Canada par des policiers comme D'Andre Campbell, Machuar Madut, Nicholas Gibbs, Abdirahman Abdi et bien d'autres.

Ce faisant, nous voulons exprimer notre solidarité aux étudiant.e.s et collègues noir.e.s de notre communauté universitaire. Nous reconnaissons que le racisme systémique et la suprématie blanche ne sont pas seulement un problème états-unien; ils affectent le monde entier, en particulier les États colonisateurs comme le Canada, marqués par une histoire longue de dépossession, d'esclavage, de violence et de discrimination raciales. Lorsque nous observons les manifestations qui se déroulent dans les villes états-uniennes, nous nous rappelons que ces politiques et pratiques racistes ont eu des conséquences dévastatrices au sein des nations autochtones et d'autres groupes racisés au Canada. Outre le profilage racial, plusieurs études ont démontré la surreprésentation des personnes noir.e.s et autochtones dans les prisons canadiennes. Ces faits suggèrent qu'il existe, dans le système de justice pénale et du maintien de l'ordre de notre pays, des formes systémiques de discrimination qui doivent être éradiquées et transformées. Nous voulons également reconnaître que des formes explicites et manifestes de racisme anti-noir continuent de jouer un rôle chez nous, comme en témoignent l’incident en ligne récent impliquant une étudiante de l'Université d'Ottawa et le scandale en cours au sein du service de police d'Ottawa. La nouvelle mobilisation de masse, qui trouve son origine aux États-Unis où le racisme anti-noir a une histoire violente, nous invite en tant qu'enseignants à réfléchir davantage à la réalité du racisme systémique au Canada. Elle nous amène aussi à nous engager comme École à lutter plus activement contre ce racisme par le biais de notre comité autochtonisation et décolonisation afin de faire de notre université un espace plus sûr pour les étudiant.e.s, professeur.e.s et travailleurs.euses noir.e.s, autochtones et racisé.e.s.

Au cours des dernières semaines, nous avons vu des groupes de manifestant.e.s, principalement des jeunes noir.e.s, brun.e.s, autochtones et blanc.he.s, descendre dans la rue pour à la fois pleurer les victimes et s'opposer courageusement à la violence et à la répression policières contre les personnes noir.e.s. En tant que professeur.e.s, nous sommes ému.e.s de voir cette nouvelle génération – nos étudiant.e.s passé.e.s et actuel.le.s - s'opposer en si grand nombre au racisme et à la violence racisées. Bien que le chemin vers une transformation sociale significative demeure long et parsemé d’embuches, nous espérons néanmoins que ce soit l’aube d'un avenir meilleur.

 

En toute solidarité,

Vos professeur.e.s du Conseil de l’École d’études sociologiques et anthropologiques

5 juin 2020

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