
Dans le monde entier, l’événement prédominant de 2019-2020 a sans aucun doute été la pandémie de COVID-19. L’ampleur des bouleversements pour notre établissement est sans conteste : nous avons été contraints de fermer le campus en mars et de bricoler (en à peine 48 heures!) une offre de cours à distance pour terminer le trimestre; en corollaire, nous avons dû mettre l’ensemble du corps professoral, du personnel de soutien et de la population étudiante en mode télétravail, en plus de rapatrier des étudiantes et étudiants canadiens de partout dans le monde (et, malheureusement, retourner chez eux les étudiantes et étudiants étrangers installés à Ottawa) et freiner la plupart des recherches. Compte tenu des circonstances, nous aurions bien aimé disposer de talents divinatoires extraordinaires pour planifier l’année 2020-2021.
Le stress – et la détresse – causé par le virus a été immense, on ne le sait que trop bien. Cependant, ce qui a été incroyablement inspirant, c’est la créativité, la patience, la compréhension et l’engagement commun de tous les membres de la communauté universitaire. Aux étudiantes et étudiants qui ont collaboré en communiquant leurs besoins et difficultés, le corps professoral et le personnel ont répondu en faisant preuve d’ouverture et d’agilité. Même si tout n’était pas parfait, nous pouvons tous et toutes être fiers de nos réalisations. C’est avec enthousiasme que j’envisage les nombreuses innovations qui nous permettront d’offrir des cours, d’entreprendre et de diffuser la recherche, et d’établir des liens avec la communauté locale, nationale et internationale au cours de l’année à venir. Les universités ont tendance à se montrer plutôt conservatrices (du moins en ce qui concerne les méthodes d’enseignement et d’évaluation), mais ces quatre derniers mois ont été une période d’innovation continue. Certaines de ces stratégies feront assurément partie de la « nouvelle normalité », une réalité où nous devons apprendre à nous libérer des contraintes géographiques. Pour certains, cette période a été riche en découvertes intéressantes, mais d’autres ont vécu des déceptions bien réelles. Force est de constater que la vidéoconférence (notamment) est loin d’offrir un environnement d’apprentissage comparable à celui d’une salle de classe pour ce qui est de l’interaction en temps réel, même si elle offre la possibilité extraordinaire de réunir des étudiantes et étudiants ainsi que des spécialistes du monde entier. Quoi qu’il en soit, ne laissons pas la COVID-19 voiler nos réalisations de la dernière année. La Faculté a fait de grandes avancées sur la voie de l’autochtonisation et de la décolonisation de ses programmes. Nous avons lancé un processus pour recruter un ou une spécialiste des études autochtones et nous travaillons à la création d’une chaire de recherche canadienne de niveau 2 spécialisée dans le travail social autochtone. L’urgence d’agir sur ce front m’est apparue évidente lors d’une discussion avec l’une de nos étudiantes autochtones qui avait du mal à terminer un cours sur la politique canadienne. « C’est traumatisant de participer à ce cours, m’a-t-elle dit, et de ne jamais entendre parler des gouvernements autochtones. » Comme d’autres collègues l’ont mentionné, une Faculté dotée d’une école de service social et d’un département de criminologie doit former des personnes déterminées à réduire la surreprésentation des enfants autochtones dans les foyers d’accueil et des adultes autochtones dans les établissements carcéraux. Je ne saurais trop insister sur notre profonde reconnaissance envers nos partenaires de la communauté autochtone locale (un merci spécial à Kitigan Zibi) et du Mashkawazìwogamig : Centre de ressources autochtones. Merci de nous soutenir et de nous encourager dans ce cheminement, et merci à nos donateurs et donatrices, qui nous aident à accélérer la cadence. Les diplômés, diplômées et partenaires communautaires financent des bourses pour nos étudiantes et étudiants autochtones (dont les besoins financiers sont souvent grands), en plus de soutenir la formation au leadership des élèves du secondaire et de participer à un travail essentiel sur le contenu des cours. Tous ensemble, nous sommes les artisans du changement.
Par ailleurs, notre Faculté est fortement engagée au sein de la francophonie, et nous sommes ravis d’avoir pu accueillir le Collège des chaires de recherche sur le monde francophone au 15e étage du pavillon de la FSS. Martin Meunier (sociologie), Louise Bouchard (sociologie), Marie-Ève Desrosiers (École supérieure d’affaires publiques et internationales) et Jonathan Paquette (administration publique) sont tous titulaires de chaires; de son côté, Sanni Yaya (développement international et mondialisation) s’est vu octroyer une chaire du prestigieux réseau international Senghor. Parmi les autres contributions de collègues à la francophonie, citons : les travaux du Centre d’études en gouvernance, dirigé par Éric Champagne, qui a collaboré avec l’AUF pour réunir les têtes dirigeantes de plusieurs universités africaines à l’Université d’Ottawa pendant six mois afin de développer de nouvelles stratégies de gouvernance; les travaux du CIRCEM sous la direction de Stéphanie Gaudet et de Sophie Bourgault; et la conférence annuelle Mauril-Bélanger. En novembre dernier, la Faculté a joué un rôle clé dans l’accueil des responsables de quatorze universités africaines sur le campus. À l’invitation de notre recteur, Jacques Frémont, ils sont venus créer un réseau qui favorisera la recherche et l’enseignement, grâce, notamment, au développement d’une offre de cours axée sur l’Afrique qui sera dispensée par nos collègues des institutions partenaires des étudiantes et étudiants de l’Université d’Ottawa et des universités africaines du réseau. Toutes les personnes inscrites à ces cours auront ainsi la possibilité de « s’internationaliser chez eux » et, nous l’espérons, de nourrir leur ambition de poursuivre d’autres expériences internationales.
De concert avec l’équipe de gestion informationnelle et des relations avec les diplômés de la Faculté, l’une de mes principales responsabilités en tant que doyenne consiste à renforcer nos relations avec la communauté. J’ai à ce sujet eu le privilège de travailler avec Ouida Louffeholz, cheffe du développement facultaire, pour nourrir les conversations avec les philanthropes et solliciter des dons nous permettant de faire évoluer la Faculté, de faire progresser la recherche et de mieux servir la communauté. Malheureusement pour nous, Ouida a été promue à un nouveau poste dans une autre faculté. Cela dit, je suis enchantée par le nouveau modèle de centre facultaire adopté sur le campus pour soutenir les activités de développement, et ravie d’y accueillir Nicolas Mercier dans son rôle de chef d’équipe. Nous travaillons également à de nouvelles initiatives liées aux relations avec les diplômées et diplômés visant à alimenter le sentiment d’appartenance dès les premières étapes d’admission, tout au long des études et au-delà, lors du passage à la vie professionnelle (et à la retraite!). Heureusement que l’innovation et les outils de communication numérique n’ont aucun secret pour notre nouvelle agente des relations avec les diplômés, Kelly Ashcroft. Enfin, je tiens à remercier tout particulièrement les membres de notre Cabinet de campagne : Julie Barker-Merz, Isabelle Roux-Wright, Rita Theil, Paul de la Plante, Hubert Marleau, Shaun Singh, Steven Stein et le directeur du Cabinet, Duane Green. Leurs encouragements, leur soutien et leur générosité nous inspirent et renforcent notre efficacité.
Les rapports de mes collègues Marc Molgat (vice-doyen aux études de premier cycle), Sylvie Frigon (vice-doyenne aux études supérieures), John Sylvestre (vice-doyen à la recherche), Nathan Young (vice-doyen à la gouvernance et à l’internationalisation) et Nada Nagy (directrice administrative) mettent en lumière deux faits très importants. D’abord, la Faculté est réellement florissante : nous élaborons des programmes innovants tant au premier qu’au deuxième cycle; nous attirons des étudiantes et étudiants formidables recherchés par les entreprises et les écoles supérieures (sauf quand ils créent leur propre emploi – nous sommes, après tout, un foyer d’entrepreneuriat!); nous produisons de la recherche de pointe, investissons dans le perfectionnement de notre personnel et améliorons constamment nos méthodes. Mais ce qui compte encore plus, c’est que la Faculté a la chance d’être dirigée par une équipe solide. Je suis profondément reconnaissante envers mes collègues pour leur engagement, leur approche collaborative qui permet de faire progresser leurs nombreuses initiatives, et leur détermination à non seulement relever les défis de la COVID-19, mais à les transformer en occasions d’offrir de meilleures conditions d’apprentissage, de recherche et de travail à toute la population universitaire.
Pour conclure, sachez que malgré une première année au décanat passablement mouvementée, je suis très heureuse et je me sens privilégiée de côtoyer autant de collègues dévoués, d’étudiantes et d’étudiants motivés, de diplômés et diplômées enthousiastes et de partenaires communautaires solidaires. Forts d’une communauté aussi remarquable, nous saurons surmonter à peu près n’importe quel obstacle avec confiance – même la COVID-19! Il me tarde déjà de produire le rapport de l’année prochaine pour vous faire part, j’en suis sûre, de nos nombreuses réussites dans ce contexte de pandémie. Continuons d’agir avec prudence et bienveillance, et rappelons-nous que notre sens renouvelé de la communauté est source de force, aujourd’hui et à l’avenir.
Cordialement,
Vicky Barham
Doyenne
Faculté des sciences sociales