
La Faculté des sciences sociales et l’École d’études politiques ont la tristesse d’annoncer le décès de notre collègue, la Professeure Caroline Andrew, professeure émérite à l’École d’études politiques et ancienne doyenne de la Faculté des sciences sociales (1997-2005). Notre communauté universitaire déplore la perte d’une professeure respectée qui tenait une place importante à l’Université d’Ottawa où elle avait commencé sa carrière en 1971, et d’une éminente chercheuse de renommée internationale sur les questions de politiques publiques et urbaines, d’études féministes et de diversité culturelle pour lesquelles elle a souvent agi comme pionnière au Canada. Caroline Andrew fut la première femme qui présida l’Association Canadienne de Science Politique. Son adresse présidentielle sur les femmes et l'État-providence (« Women and the Welfare State », 1984) est un article pionnier dans l'étude du genre et de la politique. Au sein de la Faculté, elle fut la première coordinatrice du programme d’études féminines, enseignant les premiers cours sur Femmes et politique. À l’Université d’Ottawa, elle présida le groupe de travail sur le respect et l’égalité. Le prix Bélanger-Andrew de la Société Québécoise de Science Politique pour la meilleure thèse de doctorat a été créé pour célébrer sa contribution à la discipline et son engagement auprès de plusieurs cohortes de doctorantes et doctorants. Elle fut directrice du Centre d’études en gouvernance (2008-2018).
Les milieux communautaires de la région de la capitale regrettent une observatrice attentive et une alliée sûre et engagée. Originaire de Colombie-Britannique, Caroline Andrew étudia à l’Université Laval et choisit l’Université d’Ottawa en raison de son bilinguisme et de son biculturalisme. Francophile, elle milita à la Fondation Franco-ontarienne d’Ottawa, et fut active au sein de l’Association française des municipalités de l’Ontario. Elle fut vice-présidente du comité consultatif de la Ville d’Ottawa sur les services en français. Travailleuse inlassable en faveur d’une ville et d’une collectivité plus inclusives, elle œuvra à l’intégration des personnes immigrantes au sein du Partenariat Local pour l’Immigration d’Ottawa et fut à l’origine de l’Initiative : une ville pour toutes les femmes. Elle travailla au conseil d’administration du Centre de ressources communautaires de la Basse-Ville et au conseil de direction d’Inter Pares. Elle participa à la fondation de Discovery University et d’Avenir Jeunesse, deux programmes qui visent à améliorer la formation professionnelle des personnes sans-abri ou des jeunes qui font face à la marginalisation. En tant que vice-doyenne, elle eut à cœur de contribuer à mettre sur pied l’École de service social, y voyant un moyen par lesquels l’Université rend service à la collectivité.
Membre de la Société royale du Canada (2007), Caroline Andrew fut récipiendaire du Prix de la francophonie de l’Ontario (2006), du Prix du gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne » (2012), de l’Ordre d’Ottawa (2013), de l’Ordre du Canada (2015), ainsi que de la Médaille Eugène de Mazenod de l’Université Saint Paul (2016).
Caroline a marqué plusieurs générations d’étudiantes et d’étudiants. Celles et ceux qui ont travaillé avec elle à l’École d’études politiques, à la Revue Gouvernance, au Centre d’études en gouvernance ou encore à la Faculté des sciences sociales se souviennent aussi de son attention, de son écoute et de ses bons mots pour chacun et chacune. Les membres de l'École et de la Faculté expriment leurs profondes condoléances à la famille et aux proches de Caroline Andrew.
