Série d'articles de blogs avec nos diplômés
Dans chaque article, un diplômé ou une diplômée nous racontera son histoire, son parcours, ses anecdotes, ses regrets, ses plus beaux souvenirs ou toute chose qu’il ou elle aimerait partager avec notre communauté!
Dans cet article, Michelle Young, B.Sc.Soc.'11, Psychologie (Mineure en communications) nous raconte son parcours et comment elle est passée d’étudiante en difficultés d’apprentissage à auteure de livres.

Toute ma vie, on m’a dit que je n’étais pas douée en mathématiques et en sciences. Les gens m’encourageaient à redoubler d’efforts, à réessayer, à rester assise à mon pupitre jusqu’à ce que je comprenne. À leurs yeux, j’étais paresseuse et distraite. Et j’ai commencé à y croire moi aussi, à force de toujours l’entendre. Or, j’adorais apprendre. J’avais juste du mal à me rappeler certaines informations précises. Pendant les examens, je me souvenais exactement de quel côté de la page du manuel était la réponse et de l’image qui l’accompagnait, mais quand il s’agissait de termes, de définitions ou de dates, c’était le vide total. J’ai donc passé la plus grande partie de mon secondaire à me penser moins intelligente que les autres.
Découvrir mes difficultés d’apprentissage
Ce n’est qu’en troisième année de mes études de baccalauréat à l’Université d’Ottawa que j’ai fait une évaluation psychologique pour savoir si j’avais un trouble d’apprentissage. Il s’est avéré que je souffrais d’une mauvaise mémoire de travail et de dyslexie. Voilà pourquoi il m’était presque impossible de retenir des termes et des dates. Certains de mes comportements, comme laisser des notes autocollantes un peu partout chez moi, ont alors pris tout leur sens. C’était ainsi que je dissimulais mon handicap sans même m’en apercevoir. Après l’évaluation, le psychologue m’a dit qu’il était surpris que j’aie terminé mon secondaire et qu’il ne s’attendait pas à ce que j’obtienne mon diplôme universitaire. Mes troubles d’apprentissage étaient tout simplement trop lourds. Selon lui, j’avais la capacité de lecture d’une élève de sixième année, et j’écrivais comme une élève de neuvième année. La passionnée de langue et d’écriture en moi était blessée.
Dépasser mes difficultés d’apprentissage

Mais je ne me suis pas laissé abattre par ce diagnostic : au contraire, j’ai décidé de l’accepter pleinement. Au lieu d’avoir honte de mes troubles, j’ai commencé à en parler avec franchise, ce qui m’a rendue à l’aise d’accepter mon style d’apprentissage particulier. J’ai pris conscience de mon intelligence, de ma curiosité, et même de mon talent dans certains domaines. Durant presque toute ma vie, tout cela était resté caché derrière un mur d’insécurité et de mensonges. Après cet éveil, j’ai entrepris de changer ma façon de retenir l’information et de travailler. J’ai arrêté de prendre des notes en classe et j’ai tâché d’écouter et de participer. Finie était l’époque où j’essayais d’apprendre par cœur : je m’efforçais plutôt de comprendre les concepts et de les expliquer aux autres pour m’assurer d’avoir compris la leçon. Mes notes se sont améliorées, et j’ai obtenu mon diplôme en même temps que le reste de ma promotion. Tout de suite après, j’ai décroché un poste de spécialiste du recrutement dans une agence de dotation située à une heure de chez moi. Il fallait que je prenne l’autobus pour m’y rendre, alors je me suis mise à lire à l’aller comme au retour, soit deux bonnes heures par jour. Comme vous pouvez l’imaginer, mes aptitudes en lecture se sont énormément améliorées, et j’ai eu le coup de foudre pour l’art du récit.

Passer de difficultés de lecture à auteure de livres
J'ai commencé à écrire des histoires et à les faire lire à mes proches, mais lorsque j’ai reçu un diagnostic d’infertilité et que j’ai constaté l’absence de livres sur le sujet dans les librairies près de chez moi, j’ai su ce que je devais faire. Ainsi, j’ai écrit et publié à compte d’auteure mon premier livre, Salt & Light, pour aider d’autres personnes dans une situation similaire. Mon ouvrage a remporté un franc succès, et j’ai été invitée à des séances de dédicace dans les grandes librairies de la ville. J’ai publié deux autres livres depuis et je travaille à la publication de mon quatrième en trois ans.

"...Bref, je suis devenue auteure, en dépit de mes troubles d’apprentissage et de mon échec dans certains cours universitaires. Si on vous dit que vous ne pouvez pas, ce n’est pas nécessairement vrai. Vous avez un rêve? Trouvez un bon moyen pour vous de le réaliser. Personne ne le fera à votre place."
-Michelle Young, B.Sc.Soc.'11,
Psychologie (Mineure en communications)) aAuthor
@michelleyoungauthor