L’équipe des Relations avec les diplômés de la Faculté des sciences sociales est heureuse de lancer son premier épisode de la nouvelle série d’entrevues vidéo « En Tête-à-tête » mettant en vedette Anne Moreau, membre de la communauté des diplômés de la FSS. Elle a obtenu son diplôme du programme de Science politique en 2018. Elle étudie maintenant à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa, - section de common law.
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Dans cette vidéo, Anne partage avec nous son parcours et le projet percutant sur lequel elle a travaillé l'année dernière, appelé UNILEARNAL qui inclut « 28 Moments of Black Canadian History »
Merci, Anne, d’avoir partagé ton histoire.
*Les sous-titres sont disponibles en français et en anglais
Voici la version « questions et réponses» de cet entretien.
Comment vous êtes-vous rendu compte que quelque chose n’allait pas dans notre société?
C’est difficile de répondre à cette question. Très jeune, je savais déjà qu’être noire et avoir une voix forte serait toujours considéré comme problématique dans la société. Ce n’est donc pas un seul événement ou une chose en particulier qui m’a poussée à m’impliquer davantage dans ma communauté ou à mener certains projets. Mais je peux dire qu’en ce moment, je bénéficie d’un soutien et de ressources vraiment inégalés. C’est grâce aux gens que je côtoie, qui me dirigent vers certaines ressources et m’aident à nouer des relations et à faire des rencontres, que je suis en mesure d’accomplir tout ça, ce que vous voyez en ligne.
Quelle est la chose ou la personne qui vous a le plus aidée à traverser les périodes difficiles?
C’était et ce sera toujours, d’abord et avant tout, ma famille. Ensuite, je dirais que ce sont simplement les membres de ma communauté. Ma communauté, la communauté noire d’Ottawa, est vraiment remarquable. Le soutien de ma famille et de ma communauté m’inspire une immense gratitude et me donne l’impression de pouvoir surmonter n’importe quoi.
Est-ce que certains de vos proches ont mené le même combat que vous, ou le font maintenant?
Dans ma vidéo « 28 Moments of Black Canadian History », je raconte qu’à l’âge de 12 ans, j’avais une enseignante horriblement raciste et décourageante, qui m’a même dit que je ne me rendrais pas plus loin qu’en septième année. Après la publication de la vidéo sur YouTube, j’ai reçu beaucoup de témoignages d’expériences similaires avec des enseignants et enseignantes, avec des personnes en position d’autorité qui s’efforçaient de miner les jeunes personnes noires, autochtones et racisées dans leurs salles de classe. Évidemment, il y a des gens – certains de mes proches ou encore des étrangers et étrangères – qui ont vécu la même chose. Ce n’était pas un cas isolé. Dans les écoles publiques, des élèves subissent actuellement du racisme de la part de ceux et celles qui leur enseignent. Et on le voit même au niveau postsecondaire. Alors, pour répondre à la question, oui bien sûr, d’autres personnes doivent se battre comme moi.
Comment décririez-vous votre mission, en une phrase?
En une phrase, ma mission se résumerait à combattre et à démanteler le suprémacisme blanc et le patriarcat sans jamais hésiter.
Parlez-nous de votre projet, UNILEARNAL.
UNILEARNAL est un organisme à but non lucratif que j’ai fondé plus tôt cette année avec deux autres personnes, dont un étudiant de l’Université d’Ottawa qui s’appelle Fitch Jean. C’est un incroyable directeur artistique qui travaille chez Lenz Studio, une entreprise que j’encourage d’ailleurs les gens à découvrir. Avec UNILEARNAL, nous nous sommes donné comme mission de créer et de produire du contenu qui mérite d’être vu par la population canadienne, et qui met au jour les expériences des personnes noires en particulier. Voilà pourquoi nous avons réalisé et présenté des projets comme « 28 Moments of Black Canadian History », qui a été mis en ligne plus tôt cette année, et « Joy Is Our Birthright », fruit de notre collaboration avec Lydia Collins, une auteure d’ici et une personne tout simplement incroyable. Par l’entreprise de Lydia, nous avons pu travailler avec d’autres membres de notre communauté. Ce projet a tellement d’importance, et nous espérons continuer à créer et à réaliser d’autres projets tout aussi enrichissants, et à rencontrer des gens tout aussi formidables. Nous ne savons pas encore ce que deviendra UNILEARNAL et comment cela fonctionnera exactement, mais pour l’instant, je peux dire que notre but premier est d’aider les gens à produire le contenu qu’ils veulent voir en ligne.
Vos initiatives vous ont-elles attiré de la haine? Si oui, comment y avez-vous fait face?
Un organisme à but non lucratif dirigé par des personnes noires, ça attire inévitablement de la haine et de la violence, n’est-ce pas? Nous parlons haut et fort, nous sommes fiers, nous perturbons le statu quo. Alors bien sûr, nous allons recevoir des commentaires et des questions horribles, mais il faut juste en faire abstraction et les ignorer.
Pendant la pandémie, avez-vous changé vos plans d’action puisque les gens sont chez eux et ne peuvent pas vraiment s’impliquer en personne?
Nous avons fait de notre mieux pour maintenir nos activités pendant la pandémie, mais dans les circonstances, comme c’est une période très éprouvante pour beaucoup de gens, nous ne nous sommes pas sentis obligés de continuer à créer du contenu. Bien entendu, nous essayons de temps à autre, mais en prenant notre temps et en gardant la pandémie en tête.
Découvrez les projets d’Anne :
28 Moments of Black Canadian History
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