Comment nos étudiants diplômés contribuent à des questions complexes de notre société ? Audrey-Ann Deneault

Publié le lundi 1 mai 2017

Les relations enfants-parents

Audrey-Ann Denault, doctorante de l'École de psychologie étudie les relations enfants et parents.

Parlez-moi de votre parcours?

D’emblée, je dois dire que mon parcours était loin d’être tracé à l’avance. Au cours de mon baccalauréat, il était clair que je désirais poursuivre aux études supérieures et contribuer au bon développement de la société avec mes recherches. Pour ce faire, j’ai senti que la meilleure route à suivre était de m’impliquer au sein de laboratoires de recherche. À ce moment, je m’intéressais surtout au développement du langage de l’enfant, et ce, dès leurs premiers mots.

Au même moment, je m’impliquais également dans un laboratoire de développement social de l’enfant (CARElab). Au fil de mes années d’implication dans ce laboratoire, j’ai eu la chance d’assumer de nouvelles fonctions et de m’investir davantage dans un projet longitudinal explorant les relations enfants-parents à l’âge préscolaire et scolaire. Ce sont ces expériences qui ont donné vie à ma passion pour le développement social de l’enfant.

Qu’est-ce qui vous a motivé ou inspiré à faire de la recherche sur le sujet des relations enfants-parents?

Lors de mes années de bénévolat, j’ai eu la chance de côtoyer personnellement des familles et d’observer les caractéristiques propres à leurs relations. J’ai alors pu comprendre à quel point les premières expériences de vie avec les parents peuvent façonner la personnalité d’un individu. J’étais heureuse d’avoir l’opportunité de poursuivre mes recherches sur les relations parents-enfants aux études supérieures, et d’ainsi jouer un plus grand rôle dans l’étude longitudinale unique du CARElab. Dans le passé, les études sur les parents étaient centrées sur les relations enfants-mères, et ce, aux dépens des relations enfants-pères. Contrairement aux autres laboratoires, le CARElab s’intéresse autant aux relations enfants-mères qu’enfants-pères, ce qui permet de comparer les deux types de relations.

Pourquoi votre recherche est importante dans la société d’aujourd’hui?

En soi, la relation enfant-parent est cruciale au développement de tout individu, et a une influence importante à long terme. De plus, deux contextes sociétaux rendent l’étude de cette relation d’autant plus pertinente de nos jours.

Premièrement, les pères s’impliquent maintenant davantage au sein de leurs familles, mais ce changement ne se reflète pas au sein de la société (et même au sein de la recherche en psychologie).  Par exemple, être père au foyer demeure stigmatisé. Nous espérons que les recherches comme la nôtre qui se penchent sur la relation enfant-père permettront de démystifier les habiletés parentales du père, tout en permettant de mieux comprendre les forces sociétales influençant l’institution familiale.

Deuxièmement, il est important de comprendre l’influence que les crises humanitaires récentes (p.ex., les réfugiés syriens) auront sur le développement social de l’enfant. De façon générale, les environnements instables constituent des facteurs de risques qui peuvent entraver le bon développement socio-émotionnel de l’enfant. Une meilleure compréhension de ces facteurs de risque peut contribuer à l’élaboration de programmes palliant au dommage et traumatismes associés à ces environnements.

Qu’aimerez-vous voir ou accomplir dans le futur à ce sujet?

En poursuivant mes recherches sur la relation enfant-parent lors d’études postdoctorales et en menant une carrière de chercheure, j’espère que mes recherches sauront autant être utiles à la communauté scientifique qu’à la société. Pour ce faire, je veux notamment continuer d’étudier le rôle des deux parents au sein d’une famille afin de briser l’image de la mère en tant que figure parentale dominante de la famille. J’aimerais aussi explorer davantage l’effet des milieux à risque sur la qualité des relations enfants-parents.

Comme cette relation s’avère cruciale au développement subséquent de l’enfant, comprendre les problèmes associés aux milieux à risque permettra d’élaborer de meilleures interventions pour rompre ce cycle de risque. Finalement, afin que les connaissances scientifiques puissent rejoindre directement les familles, je veux être active au sein des médias afin de rendre les résultats de mes recherches plus accessibles pour tous.

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