Vous avez détruit la beauté du monde. Le suicide scénarisé au Québec depuis 1763
par Perreault, I., Cellard, A, et Corriveau, P. / Illustration C. Quesnel.
Montréal, Éditions Moelle Graphique
Résumé
"Vous avez détruit la beauté du monde" sont les derniers mots prononcés par la poète Huguette Gaulin avant de s'immoler sur la place publique, à Montréal, le 4 juin 1972. C'est aussi le titre de cette bande dessinée qui aborde d'une manière originale un sujet délicat: l'histoire du suicide. Cet ouvrage est inspiré par la découverte, dans le greffe de la paix du Québec, de plus de 20 000 dossiers du coroner pour lequel celui-ci avait conclu à un décès par suicide sur le territoire de la province de 1763 à 1986. Ces enquêtes, qui cherchent à déterminer les causes et circonstances des décès, contiennent des descriptions, des témoignages et, à partir du 20e siècle, des photographies de scènes de suicide. Ces traces permettent, entre autres, de reconstituer la dernière image, l'ultime impression, parfois soigneusement élaborée, que le suicidé a cherché à laisser au monde des vivants. Mais comment rendre compte, avec pudeur et sensibilité, des lieux et des gestes posés sans faire appel aux descriptions cliniques, souvent très crues, contenues dans les archives?
Les auteurs Isabelle Perreault, André Cellard et Patrice Corriveau ont eu l'idée de travailler en collaboration avec un auteur de bande dessinée afin de reconstituer le dernier acte mis en scène par le suicidé. Mais c'est aussi une mise en abîme destinée à éclairer la démarche historique que nous convient les auteurs de cet ouvrage. Cet album confronte le lecteur à un malaise latent au Québec. En abordant le suicide par le biais des images de Christian Quesnel qui regorgent de force et de beauté, cet album apporte lumière et compréhension et contribue à démystifier un problème de société malheureusement toujours aussi contemporain.
A quantitative and qualitative study of notes left by youth suicide victims in Quebec from 1895 to 1985
par Ligier, F., Michaud, L., Kabuth, B., Lesage, A., Corriveau, P. et Séguin, M.
Dans Archives of Suicide Research, 2019. https://doi.org/10.1080/13811118.2019.1645068
Résumé
The study of suicide notes and the evolution of their content could contribute to a better understanding of reasons conducive to suicide mortality and offer further prevention strategies. From 1895 to 1985, 706 coroner’s inquests of individuals who died by suicide and were 20 years old or younger were found in the province of Quebec. Quantitative analysis compared those who left notes (n = 47) to those who did not leave notes (n = 659). Furthermore, notes were subjected to inductive thematic analysis. Sociodemographic characteristics of the deceased individuals did not change over time. Qualitative analysis revealed four superordinate themes: (1) last wishes, (2) to those I leave behind, (3) about me and how and why I did it, and (4) self-positioning in the world. Only the last theme evolved over the time period considered. Suicide notes shed light on the psychological state of the majority of young note leavers and suggest the persistent feelings of distress and entrapment before the suicide, which may be important factors for caregivers and family members to monitor.
Le négatif et le positif, numéro spécial «Autour du suicide»
par Robert Bastien et Isabelle Perreault
Dans VST, vie sociale et traitements, no. 137, 2018, p. 40-49.
Résumé
Cet article, sous forme d’essai, pose un regard à plusieurs voix sur le suicide et les dommages collatéraux que ce geste de désespoir de soi engendre chez les survivants. Il questionne de manière critique la façon dont le domaine biomédical envisage le suicide, entre autres en recourant à des perspectives anthropologiques et philosophiques qui révèlent toute la complexité de bien cerner la nature du désir d’en finir avec la vie de manière définitive. En conclusion, il questionne les campagnes de prévention en se demandant si celles-ci pourraient générer des effets contraires au but recherché.
Entre crime, problème de santé mentale et droit de mourir: débats autour de la prise en charge du suicide
par Perreault, I., Cauchie, J.-F. et Corriveau, P.
Dans Criminologie, vol. 50, n. 2, 2018, p. 5-12. https://www.erudit.org/fr/revues/crimino/2018-v51-n2-crimino03961/1054232ar.pdf
Le fait divers suicidaire dans les hebdomadaires populaires québécois (1927-1940) : un « crime » moins tabou qu’il n’y parait.
par Pelletier-Audet, A.
Dans Criminologie, vol. 50, n.2, 2018, p. 39–60. https://doi.org/10.7202/1054234ar
Résumé
Cet article documente les pratiques discursives à l’égard du geste suicidaire dans les premiers tabloïds hebdomadaires parus au Québec dans le second quart du 20e siècle. La prédilection de ce nouveau média pour le fait divers a contribué à donner au suicide une très grande visibilité, ce qui met en évidence la valeur perçue de ces récits d’ici et d’ailleurs comme objets de divertissement séculier et familial, mais tout en renforçant leur représentation à titre d’actes criminalisés ou déviants.
Un droit criminel en retrait ou en introspection? Le cas des plaintes déposées pour tentative de suicide dans le district judiciaire de Montréal (1908-1919)
par Cauchie, J.-F. et Corriveau, P. Hamel, B., et Lyonnais, A.
Dans Criminologie, vol. 50, n. 2, 2018, p. 13-38.
Résumé
En 1892, date de la création du premier Code criminel canadien, la tentative de suicide est un crime, et ce, jusqu’à sa décriminalisation en 1972. Du droit criminel à la psychiatrie, le déplacement de la réaction sociale à la tentative suicidaire aurait en quelque sorte été « officialisé » par ce retrait de l’article de loi. Nous verrons néanmoins dans le présent article qu’il n’y a pas eu, pour les tentatives de suicide, d’abord prise en charge pénale et seulement ensuite, encadrement médical. En effet, au tournant du 20e siècle, le droit criminel cohabite déjà depuis un moment avec cet autre régime de vérité qu’est la psychiatrie. L’analyse de 163 plaintes pour tentatives de suicide à Montréal entre 1908 et 1919 montre qu’il faut être prudent avant de diagnostiquer qu’un type de régulation prend la place d’un autre. En effet, un verdict d’aliénation mentale ou une prise en charge médicale sans procès d’un individu aux tendances suicidaires ne sortent pas de facto le dossier judiciaire du rayon d’action du droit criminel. Il serait davantage question d’une réorganisation, voire d’un renouvellement partiel de ce type de droit quant aux options qu’il mobilise pour traiter des plaintes relatives aux tentatives de suicide.
‘Croyez surtout pas que j’ai perdu la tête’: quand les lettres d’adieu de suicidés québécois défient les verdicts du coroner
par Cauchie, J.-F, Corriveau, P. et Hamel, B.
DansFrontières, vol. 29, n. 1, 2017
Résumé
Selon l’OMS, 90% des suicides sont liés à des problèmes de santé mentale. Or associer le suicide à une altération de l’esprit ne va pas de soi. Au Québec, il est par exemple historiquement aisé de montrer qu’un tel couplage dépasse largement des considérations d’ordre psychiatrique. Sans prendre position davantage dans ce débat, notre analyse de lettres d’adieu part néanmoins du principe que dès lors qu’il y a mise en mots du geste suicidaire, il y a, à travers ce récit, interpellation d’un futur dans lequel l’auteur entend rester acteur de sa vie comme de ce qui la suit. La majorité des lettres de notre corpus rend d’ailleurs explicitement compte des raisons de la mort à venir. Pourtant, dans 91 % des dossiers, le coroner conclut au geste d’un fou. Y compris quand le suicidé précise ne pas l’être.
La scénarisation de sa propre mort. La régularité suicidaire dans les enquêtes du coroner (1925-1980)
par Alex Gagnon et Isabelle Perreault
Dans Déviance et Société, vol. 41, n.3, 2017, p.481-503.
Résumé
Loin des débats épidémiologiques, cet article ne vise pas à identifier les principaux facteurs ou causes suicidogènes. Il entend plutôt examiner les facteurs socioculturels qui, sans causer ou déterminer le suicide, accompagnent sa réalisation en modelant la « scénarisation » du passage à l’acte. À partir de la théorie sociologique des scripts, d’abord élaborée dans le champ des études sur la sexualité, nous analysons les modalités narratives ou scénaristiques du geste suicidaire lui-même et mettons en lumière les régularités suicidaires, telles que celles-ci se dégagent d’une lecture des archives québécoises des coroners au xxe siècle : se suicider, c’est le plus souvent se donner la mort selon des formes convenues, en « agissant » l’un ou l’autre des scripts suicidaires qui, dans tel ou tel contexte, s’offrent aux acteurs.
Le suicide dans les enquêtes du coroner au Québec entre 1763-1986: un projet de recherche inédit
par Corriveau, P., Perreault, I, Cauchie, J.-F, et Lyonnais, A.
Dans Revue d’histoire de l’Amérique française, printemps 2016, vol.69, n.4, p. 71-86.
Résumé
Cette note de recherche porte sur la création d’une base de données qui rassemblera au final toutes les enquêtes du coroner qui ont conclu à un décès par suicide sur le territoire du Québec, et ce, de la Conquête britannique (1763) à 1986, soit plus ou moins 20 000 enquêtes. Riche de matériaux aussi précieux que des rapports médicaux, des témoignages de proches ou de professionnels d’horizons divers, des verdicts de jury et coroner ou encore des lettres d’adieu, cette base de données ne permettra pas seulement des analyses de type épidémiologique. Elle ouvrira aussi la voie à l’examen de l’évolution des discours sociaux qui accompagnent le geste suicidaire. Nous aborderons également le fait que la création et l’utilisation d’une telle base de données ne viennent pas sans leur lot de dilemmes épistémologiques et méthodologiques.
While of Unsound Mind? Narratives of Responsibility in Suicide Notes in the 20th Century
par Perreault, I., Corriveau, P. et Cauchie, J.-F.
Dans Social History, vol. XLIX, n.98, 2016, p.155-170.
Résumé
Entre 1892 et 1960, la plupart des verdicts de suicide attribués à la fin d’une enquête du coroner nomment le fait de se donner la mort comme « un suicide dans un moment de folie ». Au cours de cette même période, les psychiatres vont être amenés à déterminer de plus en plus le niveau de responsabilité de personnes qui ont attenté à leur vie, à savoir si ces dernières peuvent être tenues criminellement responsable de leur geste ou au contraire déresponsabilisé pour cause de troubles mentaux. Pour tenter de réfléchir plus en avant sur cette transition graduelle de la gestion pénale à la gestion médicale du suicide au Canada, nous avons analysé les récits de responsabilité dans les « lettres de suicide » jointes au dossier de l’enquête du coroner, particulièrement la manière dont le geste suicidaire a été construit comme un acte rationnel ou basé sur la base de droits individuels par les personnes qui se sont enlevées la vie en opposition à un moment de folie ou un acte criminel.
La représentation socioculturelle du suicide au Québec au milieu du 20esiècle. Étude de cas
par Alexandre Pelletier-Audet
Dans Santé mentale au Québec, vol. 41(2), 2016, p. 159-64
Résumé
À partir d’une comparaison entre le récit journalistique d’un acte suicidaire survenu en 1958 et les données compilées par l’enquête du Coroner, cette étude de cas vise à évaluer la valeur des sources journalistiques pour mieux comprendre ce qu’elles peuvent apporter à l’historiographie des régimes de représentation et d’émotion ayant entouré le suicide au Québec au cours du vingtième siècle.
Faire parler la mort volontaire: enjeux épistémologique, méthodologique et éthique
par Corriveau, P., Lyonnais, A., Cauchie, J.-F, et Perreault, I.
Dans I. Perreault et M.-C. Thifault (dir.). Récits inachevés. Réflexions sur les défis de la recherche qualitative, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, 2016, p. 201-218.
Enjeux autour de la responsabilité du geste suicidaire en institution carcérale. Analyse des enquêtes du coroner de Montréal entre 1892 et 1950
Par Patrice Corriveau, Jean-François Cauchie et Isabelle Perreault
Dans Champ pénal, vol XI, 2014 (url : http://champpenal.revues.org/8973)
Résumé
Au Québec, une enquête du coroner est entreprise dès qu’une mort survient sur le territoire afin d’établir si celle-ci est due à des causes naturelles ou non. C’est le cas lors des décès dans les institutions carcérales. Dans le présent article, nous étudierons plus spécifiquement comment le suicide en prison devient ce que les acteurs sociaux et les rapports officiels en disent dans l’enquête du coroner. Nous disposons à cet effet d’un corpus empirique de première main : les enquêtes des coroners du district judiciaire de Montréal qui ont conclu à des décès par suicide entre 1892 et 1950. Notre étude permet de saisir comment les diverses explications du suicide en institution carcérale se construisent au fil de l’enquête des coroners, par les informations qu’ils colligent et notent dans leurs rapports, mais aussi par les témoignages qu’ils recueillent et les mots utilisés par les uns et les autres pour décrire les événements entourant la mort (et le mort). Nous verrons notamment qu’un « suicide » peut connaître des interprétations différentes selon les acteurs sociaux appelés à le commenter et l’expliquer, de même que selon la période dans laquelle il est nommé. Nous constaterons aussi que les verdicts de suicide dans les institutions carcérales montrent que le statut de détenu comme paria rend concevable la « volonté suicidaire » aux yeux du coroner (et de ses témoins), alors que ce n’est pas le cas pour les verdicts touchant la population générale.
250 ans de suicides au Québec : les fondations d’une recherche dans les Archives du Coroner
Par Cellard, A. et Corriveau, P.
Dans Histoire sociale, vol. XLVI, n.91, 2013, p. 675-691.
Résumé
De crime grave punissable de la peine capitale à l’époque de la Nouvelle-France, le suicide est désormais perçu comme problème de société plutôt que faute individuelle. En cela, le geste suicidaire constitue un exemple parfait de renversement de la réaction sociale et juridique à l’égard d’un comportement pourtant jugé déviant pendant des siècles. Pour comprendre le changement des attitudes et des réactions des divers acteurs sociaux à l’endroit du suicide et des suicidés pour l’ensemble de la société québécoise, il devient nécessaire de pouvoir compter sur une base empirique qui s’adresse à la majorité des cas de suicide sur une longue période historique. C’est exactement ce que nous comptons faire dans les années à venir dans le cadre de notre projet « Du crime de lèse-majesté à “problème de société” : l’évolution de la réaction sociale à l’égard du suicide au Québec de 1763 à 2000 » en dépouillant et en analysant l’ensemble des cas de suicides répertoriés dans les Archives du coroner conservées à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ) pour la période allant de 1763 à 2000. La présente note de recherche vise à exposer dans ses grandes lignes notre démarche archivistique tout en illustrant à l’aide de quelques cas types de suicide la richesse de notre matériau. Pour ce faire, nous avons choisi de nous arrêter plus particulièrement aux lettres d’adieu retrouvées dans les milliers de dossiers dépouillés jusqu’ici.
‘Des menottes sur des pansements’: la décriminalisation de la tentative de suicide dans les tribunaux du Québec entre 1892 et 1972
Par Cellard, A., Chapdeleine, E. et Corriveau, P.
La Revue Canadienne Droit et Société, vol.28, n.1, 2013, p. 83-98.
Résumé
Depuis l’époque où le suicide était traité par la justice canadienne au même titre qu’un meurtre prémédité jusqu’à la décriminalisation de la tentative de suicide en 1972, l’évolution de la réaction sociale à l’endroit du comportement suicidaire a connu un renversement spectaculaire. À l’aide d’une analyse des procès pour tentative de suicide au Québec entre 1892 et 1972, nous analyserons dans cet article le déplacement de l’interprétation de la tentative de suicide dans les cours de justice. Nous verrons que si le droit et la science médicale s’opposent à l’occasion pour imposer leur explication de la tentative de suicide, ils ne s’excluent pas mutuellement, se renforçant parfois l’un l’autre. En outre, nous constaterons que la réaction sociale au comportement suicidaire avait commencé à migrer du judiciaire au médical au sein même des cours de justice appelées à juger les personnes accusées de tentative de suicide, procédant ainsi de facto à une décriminalisation avant l’heure.
Éléments pour une sociologie historique du suicide au Québec, 1763-2000
Par André Cellard et Patrice Corriveau
Dans Droits et voix. Rights and Voices. La criminologie à l’Université d’Ottawa. Criminologie at the University of Ottawa, sous la direction de Véronique Strimelle et Françoise Vanhamme (dir.), chapitre XIII, 2010.
Introduction
À l'époque de la Nouvelle-France, le suicide était considéré comme l'un des crimes les plus odieux qui puisse se commettre. Le cadavre d'une personne convaincue de « s'être homicidée » était jugé en cour, traîné face contre le sol par les rues de la ville, pendu par les pieds sur la place publique, puis jeté à la voirie, la sépulture catholique lui étant refusée, ce qui le condamnait à la damnation éternelle. La réaction sociale à cette forme de « déviance » allait par la suite diminuer en intensité aux 19e et 20e siècles jusqu'à ce que les « crimes » de suicide et de tentative de suicide soient retirés de la loi britannique et du Code criminel canadien en 1961 et 1972 respectivement.
Durant cette période on constate également – sans qu’il faille nécessairement y voir un lien – une augmentation dans la fréquence du geste suicidaire qui, de rare et tabou, s'est multipliée dans la société québécoise. En effet, en moins d'un siècle, le Québec est passé de l’une des collectivités occidentales dans laquelle on se suicidait le moins, à l’une des sociétés où le taux annuel de suicide est parmi les plus élevés. Par exemple, le nombre des suicides s’est multiplié par 9 au Québec entre 1950 et 2000 alors qu’il doublait dans le reste du Canada (2,49). Le rapport Épidémiologie du suicide au Québec (2004) de l’Institut national de santé publique du Québec souligne en outre qu’entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, « le taux de suicide des Québécois a augmenté de 14% alors que les taux moyens des pays industrialisés ont diminué de 8% » (St-Laurent et Bouchard 2004). Qu’a-t-il bien pu se produire dans la société québécoise pour qu’on observe une augmentation du nombre et de la proportion des suicides dans les 50 dernières années? Comment expliquer que le nombre annuel de suicide y soit passé de 145 en 1950 à plus de 1300 cas annuellement au début des années 2000, la proportion par 100 000 habitants bondissant ainsi de 3,7 en 1950 à 22,2 par année en 1999 comparativement à un taux de 14,5 pour les autres pays membres de l’OCDE, plaçant le Québec dans le peloton de tête à ce chapitre (Charron 1982; Santé Canada 1994; St-Laurent et Bouchard 2004)?
Pour le texte en entier, cliquez sur : Elements Sociologie Historique Suicide Quebec(chapitreXIII)
Pour le livre, consultez Droits et voix - Rights and Voices